1972. Je commence à m’intéresser sérieusement à la bande dessinée et je rêve de devenir auteur de BD professionnel.

Je suis abonné aux journaux Spirou et Tintin et je copie mes dessinateurs préférés sur la table du salon en mangeant des biscuits aux pépites de chocolat. Merci chers parents, de m’avoir laissé rêver et flâner.

Je suis né en 1961 à Montréal, dans le quartier Rosemont. Cette photo a été prise dans un photomaton chez Woolworth’s au Centre d’achats Boulevard. J’étais un petit garçon plutôt tranquille qui aimait jouer seul et regarder Bobino à la télé.

1967. En compagnie de ma sœur, en route vers Expo 67. Nous transportons de succulents sandwichs au beurre de pinotes dans nos sacs à bandoulière. Mignons à souhait, quoique nous ayons l’air un peu coincés dans nos kangourous blancs. Maman devait avoir peur que l’on prenne froid.

1979. C’est l’époque où se déroule Paul a un travail d’été. Mes groupes préférés sont

Beau Dommage, Jim et Bertrand, et Harmonium. Cette année-là, j’étudie en  typographie au Cégep. Un an plus tard, j’entre au Studio Salette pour étudier le «dessin commercial». Faute de devenir auteur BD, je ferai du graphisme et de l’illustration à la pige pendant une vingtaine d’années.

2009. En train de travailler sur Paul à Québec, mon sixième livre. En fait, je prends ici la pose pour Jacques Grenier, un sympathique  photographe du Devoir. Bonyenne, je porte le même chandail qu’il y a 7 ans! Il est temps que j’aille magasiner! Voilà mon luxueux atelier :

un sous-sol de 6 pieds de hauteur. Ça tombe bien, je mesure 5 pi et 7 po et demi.

Mes journées s’écoulent paisiblement à gribouiller des ti-bonhommes en

écoutant la radio.

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1995. Avec ma fille. C’est pas parce que c’est la mienne, mais c’est la plus belle, la plus fine et la plus intelligente. Mais c’est pas parce que c’est la mienne.


P.-S. J’adore cette gosse.

1990. Dans mon studio du Balfour Building sur le boulevard Saint-Laurent.

En me donnant des airs de Milton Glaser, je cherche une idée géniale qui repoussera les limites du design graphique. Avec l’avènement de l’ordinateur, j’ai plutôt repoussé les limites de ma carte de crédit.

2002. Nos rêves finissent parfois par nous rattraper. En signature à la librairie Monet pour la sortie de mon deuxième album, Paul a un travail d’été. Ma fille

m’accompagne et s’occupe du contrôle de la qualité des dédicaces. C’est pas parce que c’est la mienne, mais elle est trop chou!

2011. Ici, je viens de terminer Paul au parc à mon atelier de Villeray. J’ai décidé de me laisser pousser la barbe, pour protester contre la hausse du prix des rasoirs jetables. Gilette, je vous dois un chien de ma chienne! J’ai une nouvelle montre et une bouteille d’encre neuve, c’est la prospérité! (et toujours le même #@*# de chandail).

2014. Sur le plateau de tournage de Paul à Québec avec Karine Vanasse, productrice du film. Comme c’est un film à petit budget, on se partage l’unique head phone. Finalement j’ai pris goût à la barbe, parce que c’est moins de trouble. J’ai  aussi acheté une tuque d’occasion à la vente de garage du Commandant Cousteau.

2018. Les mouches du temps aiment une flèche, «Time flies like an arrow». Encore un nouvel espace de travail, cette fois avec des collègues illustratrices sympathiques et talentueuses, avenue Laurier. Ici je prend la pose en veston pour un photographe, simulant une séance intense de travail sur Paul à la maison. Dans quelques minutes j’aurai remis mes shorts, mon t-shirt, mes Birkenstocks et je mangerai des pinottes en regardant par la fenêtre. Rien d’autre à signaler, à part une calvitie galopante.

1982. New Wave! Sous l’influence de mon prof de graphisme, Jean-Charles Desjardins, j’arbore un look ambigu hermaphrodite et je pue Opium d’Yves Saint-Laurent. J’emménage dans un minuscule appartement de la Sherbrooke et j’innaugure mon premier studio de graphisme à côté de la salle de bains. À nous deux, Montréal!